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L'archer poète

8 avril 2009

La crise

C'est la crise : les auteurs de ce blog ont été mis à la porte de leur domicile. John Craft est actuellement dans les rues de Paris, cherchant du bois pour se chauffer. Merci de lui envoyer vos dons à mon adresse.

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17 septembre 2008

Canalbloguiens, en vacances ?

Ouh là, ça fait une plombe que personne n'a posté ici... Pourtant, les vacances scolaires sont terminées ! Et oui, les petits, le temps est venu de reprendre le chemin des salles de classe !

Bon, profitons de cette page pour parler d'une série qui me tient à coeur ; j'ai nommé : Daria.

Un premier site de référence : http://www.daria-fr.net/persos.htm = Planète Daria

Qui est Daria, et quelle est cette série bizarroïde ? me demanderez-vous. Daria est une jeune lycéenne qui débarque dans une ville pourrave, dans le premier épisode, et le spectateur aura la chance de suivre cette jeune fille exceptionnelle et cynique à souhait jusqu'à la fin de son lycée (d'où le titre du dernier épisode).

Même si les graphismes ne sont pas de la dernière génération, un auditeur avisé ne pourra qu'aimer une telle série - hélas, déjà finie - avec beaucoup d'humour sur le monde moderne qui nous entoure.

Allez, enjoy.

4 mai 2008

Encore... un concours

Il y eut, à Gomorrhe, en des temps abhorrés
Des hommes vertueux, un havre diabolique,
Place de perdition des esprits réprouvés,
Où allaient et venaient des femmes magnifiques.


Loin des regards virils, les désirs, la tendresse,
Le véritable amour, s'exprimaient librement.
Folle, qui de l'homme désire la rudesse
De l'étreinte ! Sage, qui se livre gaîment,
Ingénue et candide, en sa belle jeunesse,
Aux caresses amies et aux plaisirs changeants !

Les aînées attisent, par de chaudes promesses,
Les corps des cadettes, qui se plient franchement.
Les mains et les bouches s'unissent dans l'ivresse
Des sens. Les délices s'élèvent lentement
Jusqu'au sublime Cri. Avec une paresse
Fiévreuse, les êtres choient langoureusement.


Joie et félicité à Sodome et Gomorrhe !
C'est pour notre bonheur que le Dieu nous abhorre !

Lorsqu'il les aperçut, d'horreur il fut figé ;
La révulsion le prit ; il unit feu et soufre
En une montagne. Il frappa sans pitié
La cité des plaisirs. « J'ai dit : que l'Homme souffre. »



Je n'avais aucune idée pour le concours de Poésie en liberté, et c'est Vaiana qui m'a "commandé" ce texte, grâces lui soient rendues ! Pour ma part, je trouve ce texte moyen, mais je me suis beaucoup amusé à l'écrire.

28 mars 2008

Autre texte pour un concours

Thème : l'éloge de l'autre.

« Je est un autre » (l'ami R.)

Contemplez le poëte à l'imperméable noir de charognard. Contemplez sa chevelure longue, et lisse, et grise, comme celle d'un chat de roi. Contemplez le poëte magnifique au visage de marbre antique, dont l'expression pensive et austère est figée pour les siècles à venir. Contemplez encore ces cheveux courts et cette face malade, rongée par quelque anémie et par la syphilis.

Mais ne vous y laissez pas prendre. Certes, j'ai l'air sévère d'un penseur nocturne, l'air du hibou aux étranges yeux rouges ; mais savez-vous ce que je pense ? Non, vous ne savez que ce que vous voyez : le poëte contemplatif, le poëte au cigare, le poëte aux gravures, etc. Avez-vous au moins remarqué mon papillon ?

Mon beau papillon, prisonnier dans mon col blanc, cage à carreaux, que je ne laisse s'envoler que lorsque je suis seul, absolument seul. Je défais alors le noeud qui le retient et des plumes lui poussent sur le corps, une tête et des ailes légères surgissent de mon gros imperméable qu'on dirait taillé dans une robe de bure, et l'oiseau, simplement, s'envole.

Et moi, je reste là, triste, et je pense à lui, qui est libre de voyager à travers le ciel, la mer, le jour, les étoiles, et tout l'univers ; et moi, je reste là, triste sur terre, je ne peux que vous observer, prisonnier d'un monde de bure, mais personne ne me laisse m'en aller ; je suis figé pour vous sur l'image, sans mouvements, alors que mon bel oiseau tournoie dans les airs, plonge dans les océans, ramasse des étoiles et cueille le jour. Moi, peintre du corbillard, devant tant de beautés je soupire ; je me console en me livrant aux femmes, aux vampires, aux vins, aux paradis, aux plaisirs éphémères et illusoires, je tente de libérer mon esprit de mon corps et de rattraper mon oiseau, pour voler avec lui – mais en vain.

« La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. » (Mallami)

Quand, enfin, jaloux, je le rappelle à moi, il se plie docilement entre mes doigts. Je l'enroule et épingle mon papillon dans mon col et je referme mon monde dessus. Je m'assois alors, et glisse une main napoléonienne sur mon ventre – j'ai peur qu'il s'enfuie sans moi. Je prends la pose, le regard sévère, un peu perdu, un peu rêveur.

Contemplez le poëte à l'imperméable noir de charognard, lui vous regarde de par les siècles derrière le cadre. Contemplez le poëte cerné et malade, son oeuvre fantastique vous poursuivra jusqu'à votre mort. Contemplez, enfin, une dernière fois, Baudelaire, poëte oiseau.

« On ne se consacre pas à la poésie ; on s'y sacrifie. » (Coqueau)

26 mars 2008

Jour faste

Mon Dieu, quel jour sommes-nous ? Le 25 mars ? Je viens à peine de me réveiller, pardonnez ma... difficulté à formuler des phrases correctes et des propos cohérents. Diantre ! Quel jour étions-nous hier ? Le 24 mars ! Le 24 mars, le 24 mars... L'anniversaire à John ! Mon Dieu (encore lui), j'ai oublié... Mais vieux motard que j'aimais ! Euh, mieux vaut tard que jamais...
Cher John, je te souhaite un très joyeux anniversaire - enfin, j'espère que tu as eu, etc. - rempli de cadeaux, d'amour, d'amitié (je devrais me taire, non ?) et de bonheur, avec ma plus grande sincérité (et mon plus grand retard),

Mytho

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18 février 2008

Le concombre cinématographique [ou le texte qui donne faim]

C'était l'heure du repas. Ma main se leva, ma main alla à la fourchette, ma main se prépara à saisir la fourchette, mes doigts s'écartèrent, mes doigts la touchèrent, mes doigts l'enlacèrent, mes doigts la serrèrent fort, ma main souleva la fourchette jusque vers mes yeux. Je l'examinai un instant. Puis, ma main entama la descente vers le concombre. La fourchette se tourna vers le concombre, tel le faucon fondant sur sa proie, prête à frapper ; la fourchette piqua le concombre sans décélérer, la fourchette le transperça de part en part, la fourchette entra en lui sans hésitation, la fourchette s'enfonça violemment, la fourchette ressortit humide, la fourchette fut soulevée à nouveau par la main en ramenant le concombre blessé avec elle. Habilement, la main se retourna en plein vol et tourna les dents de la fourchette vers le trou noir de ma bouche. La bouche était noire, mais le concombre pouvait voir les dents acérées et jaunâtres qui l'attendaient. La main accéléra vers la bouche. Le concombre entra dans la bouche noire, porté par la fourchette, la caverne bucale noire referma ses portes doucement, la fourchette se retira mais il était déjà trop tard pour le pauvre concombre qui était pris au piège – il ne se débattit pas, il se savait perdu -, il n'y avait plus assez d'espace pour fui, le concombre était perdu, perdu, perdu. La fourchette se retira. Le concombre fut plaqué contre l'entrée fermée, les crocs de la fourchette se retirèrent d'en-lui définitivement, le laissant seul dans la bouche noire pleine de dents acérées et jaunâtres qui l'attendaient impatiemment.

Alors, le carnage commença.

24 janvier 2008

Obsession

(je précise que Jean est un prénom féminin, ici)

Rien à faire. Il ne voulait pas partir. Jean avait essayé tout ce qui était en son pouvoir pour s'en débarrasser ; mais rien à faire : il ne voulait pas partir. On aurait pu le comparer à une sangsue qui s'accroche, ou à tout autre parasite qui est si bien chez vous et qui refuse de quitter la chaleur et l'amour que vous lui avez offerts par bonté dans votre niaise innocence ingénue. Le kilos en trop était là, et il ne voulait pas partir. Rien à faire.

Pire que la mort qui colle aux basques de la vie, le kilos numéro 41 s'était logé dans les hanches et dans les fesses de Jean. L'idiote maxime de son père semblait – hélas – se vérifier : « Quand c'est dans les fesses, ça n'part plus ! » Régimes, franches privations, sport intensif, bains de vapeurs, recettes de grand-mère, Jean avait tout essayé ; elle avait traversé le feu infernal immédiatement suivi par le givre éternel, mais rien à faire. Le kilos 41, alias « l'ennemi », était là, et bien là. Impossible de l'en déloger. Il ne restait qu'une solution à Jean : la liposuccion.

6 décembre 2007

Le bateau ivre [English hours]

            Chaque mardi, à 13 heures, pendant deux heures, c'est le naufrage. De 12 à 13 heures, d'abord, une vingtaine d'individus hagards échouent, un par un, ou en petits groupes, sur l'île perdue, désolée et désolante de la salle 30. Le capitaine *** doit alors, pendant deux interminables heures – qui semblent deux années d'ennui aux naufragés -, assurer l'animation, en attendant des secours qui ne viendront pas avant deux heures. Longue et lente animation ; continuels courts allers-retours entre le tableau et le bureau professoral ; écritures petites et précipitées sur un tableau éternellement sale et illisible... Le capitaine alors crie d'une voix inaudible (est-ce une tempête furieuse et impétueuse qui couvre ses ordres ? – Non.) – et que personne ne veut entendre – des ordres ; quelques uns ont le courage – ou la faiblesse ; ou dans un état de désespoir – d'obéir, et de balbutier quelques sons, eux aussi incompréhensibles ; pourtant, le capitaine ***, fine oreille – il faut bien l'avouer – les entend, et note, note, note. De temps en temps, il arrive qu'un matelot perdu pose une question : « Qu'est-ce là ? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? » Car le bateau coule ; mais le capitaine se refuse à l'évidence, et continue, avec monotonie, inlassablement, d'exercer son labeur interminable.

            Une première heure passe ainsi, dans une confusion la plus triste et la plus ennuyeuse. Arrive ensuite une – trop courte – pause, ma foi, bien méritée. Quelques naufragés, alors, s'en vont pêcher dehors le navire, clope à la bouche, faire un tour dans le pauvre et abîmé canot de sauvetage. C'est leur petit bout de bonheur dans les deux heures grises de mer à boire, et plate – si plate ! -, et longue – si longue ! - ; sans fin, infinie – si infinie...

            Mais – hélas ! -, à la fin, il s'en faut revenir. Les plus optimistes se disent qu'ils ont déjà fait la moitié du chemin ; les autres – la majorité -, les plus lucides, comprennent que leurs souffrances vont doubler. Ils le savaient ! Mais ils ne pouvaient rien faire ; la douleur est inévitable en ce bas-monde. Le capitaine ***, une fois le dernier naufragé renaufragé – car le renaufrage est obligatoire ! -, referme la porte derrière lui ; dans un bruit sourd, le capitaine tourne le verrou une fois – et non deux -, comme si l'espoir était possible ! Mais non ! Tout le monde sait qu'il n'y a pas d'espoir pendant cette deuxième heure ! L'atmosphère se fait plus sombre ; le soleil lui-même n'ose pas envoyer l'un de ses rayons pour chauffer ou pour réconforter. Le capitaine reprend son discours. Morne bourreau ! L'infatigable capitaine, robotisé – il faut le croire -, abat, les matelots, exécute – un à un -, tranche – encore et encore -, coupe – heure après heure-, enfin, achève – mardi après mardi ! Impitoyable ! Inflexible ! Sublimes tortures individuelles ! Chaque homme mérite salaire.

            Quand enfin, abattus, meurtris, blessés, torturés, gris, vides, ils sortent de la SALLE 30, les premiers naufragés, se heurtent, dans l'hébétude, aux suivants (ceux de 15 à 17 heures) – qui ne leur envient guère leur sort.

28 novembre 2007

Un peu d'Alain dans ce monde de brutes

« Ce que l’on n’a point assez dit, c’est que c’est un devoir aussi envers les autres que d’être heureux. On dit bien qu’il n’y a d’aimé que celui qui est heureux ; mais on oublie que cette récompense est juste et méritée ; car le malheur, l’ennui et le désespoir sont dans l’air que nous respirons tous ; aussi nous devons reconnaissance et couronne d’athlète à ceux qui digèrent les miasmes, et purifient en quelque sorte la commune vie par leur énergique exemple. Aussi n’y a-t-il rien de plus profond dans l’amour que le serment d’être heureux. Quoi de plus difficile à surmonter que l’ennui, la tristesse ou le malheur de ceux qu’on aime ? Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j’entends celui que l’on conquiert pour soi, est l’offrande la plus belle et la plus généreuse.

            J’irais même jusqu’à proposer quelque couronne civique pour récompenser les hommes qui auraient pris le parti d’être heureux. Car, selon mon opinion, tous ces cadavres, et toutes ces ruines, et ces folles dépenses, et ces offensives de précaution, sont l’œuvre d’hommes qui n’ont jamais su être heureux et qui ne peuvent supporter ceux qui essaient de l’être. »


Alain, Propos, 16 mars 1923

19 novembre 2007

Tableau d'artiste

Une peinture - inédite.

Le cadavre était là, pittoresque. Les deux mains liées ensemble, les deux pieds ligottés aussi. Entre les longs cheveux bruns collés au visage par la sueur, les deux yeux ouverts, les deux billes marron regardant le ciel, implorant peut-être quelque miséricorde divine.
La bouche était ouverte, immense, noire. Grande comme deux fois le crâne. Béante, absurde, ronde. L'homme s'en approcha, horrifié, ses entrailles roulant dans tous les sens, prévenant le retour par voie orale du précédant repas. Sans mettre ses gants, il approcha sa main de la bouche. Froid, immobile, figée. Une nature-morte.
Lorsque l'indexe fut collé aux incisives supérieures et que le majeur fut posé sur celles du bas, le cadavre mordit. En un éclair, la mâchoire inférieur du cadavre se rapprocha de sa soeur ; l'indexe roula sur la droite du majeur ; puis, les dents tranchèrent.
Le sang, chaud, rouge, ferreux, arrosa tout le tableau. L'homme, en grand artiste, acheva l'oeuvre-d'art d'un cri de douleur.

Je vous demande d'excuser les éventuelles fautes, mais je l'ai tapé à la va-vite et sans correcteur :D   

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